LONDRES – Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange se bat depuis plus de dix ans pour éviter d’être extradé vers les États-Unis afin de répondre à des accusations liées à la publication par son organisation d’un énorme ensemble de documents classifiés. Il est détenu dans une prison londonienne de haute sécurité depuis 2019 et a passé sept ans en exil dans l’ambassade d’Équateur à Londres.
Alors que ses avocats commencent un dernier round de contestation juridique Voici un aperçu des événements clés de cette longue saga juridique :
– 2006 : Assange fonde WikiLeaks en Australie. Le groupe commence à publier des documents sensibles ou classifiés.
– 2010 : Dans une série de messages, WikiLeaks publie près d’un demi-million de documents relatifs aux guerres menées par les États-Unis en Irak et en Afghanistan.
– Août 2010 : Les procureurs suédois émettent un mandat d’arrêt à l’encontre d’Assange sur la base des allégations de viol d’une femme et d’attouchements d’une autre. Le mandat est retiré peu de temps après, les procureurs invoquant l’insuffisance des preuves pour l’allégation de viol. M. Assange nie ces allégations.
– Septembre 2010 : Le directeur des poursuites judiciaires de Suède rouvre l’enquête sur le viol. Assange quitte la Suède pour la Grande-Bretagne.
– Novembre 2010 : La police suédoise lance un mandat d’arrêt international contre Assange.
– Décembre 2010 : Assange se rend à la police à Londres et est détenu dans l’attente d’une audience d’extradition. La Haute Cour accorde la liberté sous caution à Assange.
– Février 2011 : Un tribunal de district britannique ordonne l’extradition d’Assange vers la Suède.
– Juin 2012 : Assange entre à l’ambassade de l’Équateur dans le centre de Londres, demandant l’asile le 19 juin, après l’échec de ses démarches pour faire appel de la décision d’extradition. La police a mis en place une garde permanente pour l’arrêter s’il sortait de l’ambassade.
– Août 2012 : Assange se voit accorder l’asile politique par l’Équateur.
– Juillet 2014 : Assange perd sa tentative de faire annuler un mandat d’arrêt émis en Suède à son encontre. Un juge de Stockholm confirme le mandat d’arrêt alléguant des délits sexuels à l’encontre de deux femmes.
– Mars 2015 : Les procureurs suédois demandent à interroger Assange à l’ambassade d’Équateur.
– Août 2015 : Les procureurs suédois abandonnent les enquêtes sur certaines allégations contre Assange en raison de la prescription ; une enquête sur une allégation de viol reste active.
– Octobre 2015 : La police métropolitaine met fin à sa garde 24 heures sur 24 devant l’ambassade d’Équateur, mais déclare qu’elle arrêtera Assange s’il quitte les lieux, mettant ainsi fin à une opération policière de trois ans dont le coût est estimé à plusieurs millions d’euros.
– Février 2016 : M. Assange se dit « totalement justifié » lorsque le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire conclut qu’il a été détenu illégalement et recommande qu’il soit immédiatement libéré et indemnisé. La Grande-Bretagne qualifie cette conclusion de « franchement ridicule ».
– Septembre 2018 : Le président équatorien déclare que son pays et la Grande-Bretagne travaillent à une solution juridique pour permettre à Assange de quitter l’ambassade.
– Octobre 2018 : M. Assange demande une injonction à l’Équateur pour qu’il lui accorde les droits fondamentaux que le pays a accepté de lui accorder lorsqu’il lui a accordé l’asile pour la première fois.
– Novembre 2018 : Un chercheur découvre un dossier judiciaire américain qui semble révéler par inadvertance l’existence d’une affaire criminelle scellée contre Assange. Aucun détail n’est confirmé.
– Avril 2019 : Le président équatorien Lenin Moreno accuse WikiLeaks d’être à l’origine des récentes allégations de corruption ; le gouvernement équatorien retire à Assange son statut de demandeur d’asile. La police londonienne arrête Assange à l’ambassade équatorienne pour avoir enfreint les conditions de sa libération sous caution en 2012, ainsi qu’au nom des autorités américaines.
– Mai 2019 : Assange est condamné à 50 semaines de prison pour avoir enfreint les conditions de sa mise en liberté sous caution en 2012.
– Mai 2019 : Le gouvernement américain inculpe Assange pour 18 chefs d’accusation concernant la publication de documents classifiés par WikiLeaks. Les procureurs affirment qu’il a comploté avec Chelsea Manning, analyste du renseignement de l’armée américaine, pour pirater un ordinateur du Pentagone et publier des câbles diplomatiques secrets et des dossiers militaires sur les guerres en Irak et en Afghanistan.
– Novembre 2019 : Le procureur suédois laisse tomber l’enquête sur le viol.
– Mai 2020 : L’audience d’extradition d’Assange est reportée en raison de la pandémie de COVID-19.
– Juin 2020 : Les États-Unis déposent un nouvel acte d’accusation contre M. Assange qui, selon les procureurs, souligne les efforts déployés par M. Assange pour obtenir et divulguer des informations classifiées.
– Janvier 2021 : Un juge britannique déclare Assange ne peut être extradé vers les États-Unis. parce qu’il est susceptible de se suicider s’il est détenu dans les conditions pénibles des prisons américaines.
– Juillet 2021 : La Haute Cour autorise le gouvernement américain à faire appel. la décision du tribunal de première instance bloquant l’extradition d’Assange.
– Décembre 2021 : La Haute Cour déclare que les assurances données par les États-Unis concernant la détention d’Assange sont « insuffisantes ». suffisantes pour garantir qu’il serait traité humainement.
– Mars 2022 : La plus haute juridiction britannique refuse d’accorder une autorisation à Assange de faire appel de son extradition.
– Juin 2022 : Le gouvernement britannique ordonne l’extradition d’Assange vers les États-Unis. Assange fait appel.
– 20 février 2024 : Les avocats d’Assange lancent une dernière tentative pour empêcher son extradition devant la Haute Cour.