NICOSIA, Chypre – Le gouvernement de Chypre ethniquement divisée a promis vendredi aux Chypriotes turcs sécessionnistes un ensemble de mesures visant à gagner leur confiance avant une nouvelle tentative des Nations unies de relancer des pourparlers de paix qui n’ont pas abouti depuis longtemps.
Le gouvernement a annoncé qu’il promettait d’accélérer les demandes de citoyenneté, d’accorder des pensions aux veuves, d’offrir davantage d’opportunités de formation professionnelle et de faciliter l’accès aux lieux de culte musulmans.
« Les Chypriotes turcs sont des citoyens de la République de Chypre, nous le démontrons dans la pratique », a déclaré vendredi le président chypriote Nikos Christodoulides à la presse.
Chypre a été divisée selon des critères ethniques en 1974, lorsque la Turquie l’a envahie à la suite d’un coup d’État visant à l’unir à la Grèce. Seule la Turquie reconnaît la déclaration d’indépendance des Chypriotes turcs sur le tiers nord de l’île, où elle maintient plus de 35 000 soldats.
Le paquet de 14 mesures comprend également la fourniture de médicaments urgents, l’expansion du commerce de marchandises entre le nord séparatiste et le sud internationalement reconnu, et l’assouplissement des passages nord-sud à huit points de contrôle le long d’une zone tampon de 180 kilomètres (120 miles) contrôlée par les Nations Unies.
Cette décision intervient quelques jours avant la nouvelle visite du secrétaire général de l’ONU à l’ONU. nouvellement nommé par le secrétaire général de l’ONU Maria Angela Holguin Cuellar, s’est rendue à Chypre afin de déterminer si les deux parties disposent d’un terrain d’entente suffisant pour reprendre les pourparlers de paix après plus de six ans d’impasse totale.
Le dirigeant chypriote turc Ersin Tatar a rejeté cette semaine les mesures comme une tentative chypriote grecque d’imposer la souveraineté et d’assujettir les Chypriotes turcs tout en essayant d’impressionner Mme Holguin.
Bien que Chypre ait rejoint l’UE en 2004, seul le sud, où se trouvent les Chypriotes grecs, bénéficie des avantages de l’adhésion.
Le fait que le chef de l’ONU, Antonio Guterres, ait nommé un envoyé chargé de lui faire savoir si les pourparlers valent la peine d’être tentés une nouvelle fois témoigne d’une grande prudence. de nombreuses tentatives infructueuses pour parvenir à un accord. Les deux parties se sont éloignées l’une de l’autre depuis la dernière grande tentative de progrès à l’été 2017.
La Turquie et les Chypriotes turcs affirment que le seul moyen de parvenir à la paix est de conclure un accord sur deux États, en renonçant à un accord visant à réunifier l’île sous la forme d’une fédération composée de zones chypriotes grecques et de zones chypriotes turques.
Les Chypriotes grecs, majoritaires, rejettent tout ce qui pourrait officialiser la partition, ainsi que les demandes de veto chypriote turc sur toutes les décisions du gouvernement fédéral, de présence permanente de troupes turques et de droits d’intervention militaire turcs.