BUCHAREST, Roumanie – Le président roumain a annoncé mardi qu’il se lançait dans la course pour devenir le prochain dirigeant de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), qui compte 32 pays. Alliance militaire de l’OTANen soulignant la proximité de son pays avec l’Ukraine et la menace que représente la Russie.
Le président Klaus Iohannis souhaite succéder au secrétaire général Jens Stoltenberg, qui est le plus haut responsable civil de l’OTAN depuis 2014 et qui a fait savoir qu’il ne resterait pas.
La Roumanie, membre de l’OTAN depuis 2004, est limitrophe de l’Ukraine et a joué un rôle de plus en plus important au sein de l’alliance depuis l’invasion massive de la Russie, notamment en accueillant une réunion des ministres des affaires étrangères de l’OTAN en novembre 2022. En novembre de l’année dernière, la Roumanie a inauguré un centre international de formation pour les pilotes de F-16. de pays alliés et d’autres partenaires, dont l’Ukraine.
« La Russie s’avère être une menace sérieuse et à long terme pour notre continent et pour notre sécurité euro-atlantique », a déclaré M. Iohannis. « Dans ces conditions, les frontières de l’OTAN revêtent une importance capitale, et le renforcement du flanc oriental (…) restera une priorité à long terme.
Il a ajouté que l’OTAN avait besoin d’un « renouvellement des perspectives » et que les défis historiques auxquels l’Europe de l’Est a été confrontée pourraient lui permettre d’y parvenir face à l’agression russe. De nombreux membres de l’OTAN situés le plus à l’est ont exprimé leur inquiétude face aux tentatives de la Russie de réaffirmer son influence sur leur région, certains d’entre eux ayant encore le souvenir d’avoir vécu sous l’influence soviétique.
La Roumanie a augmenté ses dépenses de défense au cours des deux dernières années, tandis que l’OTAN a renforcé sa présence sur le flanc est de l’Europe en envoyant des groupements tactiques multinationaux supplémentaires aux membres de l’Alliance.
M. Iohannis, âgé de 65 ans, arrive au terme de son deuxième mandat de cinq ans en tant que président de la Roumanie.
Son annonce l’opposera au Premier ministre néerlandais sortant Mark Rutte, considéré comme le favori pour remplacer Stoltenberg et bénéficiant du soutien tacite de la plupart des pays membres.
Les États baltes (Estonie, Lettonie et Lituanie) souhaitent qu’un de leurs hauts fonctionnaires obtienne le poste, tandis que la Turquie et la Hongrie ont exprimé des réserves à l’égard de M. Rutte. Ils pourraient vouloir obtenir des concessions de la part d’autres pays en échange de leur soutien, comme ils l’ont fait avant d’accepter la candidature de M. Rutte. L’adhésion de la Suède à l’OTAN. Aucun des deux pays n’a proposé de candidat alternatif.
Le président américain Joe Biden et ses homologues de l’OTAN devaient nommer un successeur à M. Stoltenberg lors de leur réunion en Lituanie en juillet 2023. Mais la plus grande organisation de sécurité au monde prend ses décisions par consensus, et aucun accord n’a pu être trouvé.
Les responsables et les envoyés de l’OTAN souhaitent que la nomination soit finalisée d’ici la fin du mois d’avril, avant que la compétition pour les postes à responsabilité de l’Union européenne ne commence véritablement autour des élections du 6 au 9 juin. Ils souhaitent éviter que cette question potentiellement conflictuelle ne vienne entacher le sommet du 75e anniversaire de l’Alliance, qui se tiendra à Washington en juillet.
Les secrétaires généraux de l’OTAN sont chargés de présider les réunions et de diriger les consultations, parfois délicates, entre les pays membres, afin de veiller à ce qu’une organisation qui fonctionne par consensus puisse continuer à fonctionner. Ils veillent également à ce que les décisions soient mises en œuvre et parlent d’une seule voix au nom de tous les pays.
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McGrath a contribué depuis Sighisoara, en Roumanie. Lorne Cook, rédacteur de l’AP, a contribué depuis Bruxelles.