BRATISLAVA, Slovaquie – Le président slovaque a demandé lundi au leader du parti vainqueur des élections législatives d’essayer de former un gouvernement de coalition.
L’ancien premier ministre populiste Robert Fico et son parti de gauche Smer, ou Direction, ont obtenu 22,9 % des voix samedi. Il disposera de 42 sièges sur les 150 que compte le Parlement.
S’il réussit, Fico, 59 ans, deviendra premier ministre pour la quatrième fois.
Dans une allocution télévisée à la nation lundi, la présidente Zuzana Caputova a souligné que le nouveau gouvernement devrait être « un gouvernement au service de tous les citoyens ».
M. Fico a attaqué à plusieurs reprises la présidente libérale, l’accusant d’être un agent américain et de servir des intérêts étrangers. Mme Caputova l’a poursuivi en justice à ce sujet.
Fico a fait campagne sur un message pro-russe et anti-américain.
L’élection était un test pour le soutien de ce petit pays d’Europe de l’Est à l’Ukraine voisine dans sa guerre contre la Russie. M. Fico a promis de retirer le soutien militaire de la Slovaquie à l’Ukraine, et sa victoire pourrait mettre à mal l’unité fragile de l’Union européenne et de l’OTAN.
M. Fico doit trouver des partenaires de coalition pour pouvoir gouverner avec une majorité parlementaire.
Le parti de gauche Hlas (Voix), dirigé par l’ancien député de M. Fico au sein du Smer, Peter Pellegrini, est arrivé en troisième position avec 14,7 % (27 sièges). Pellegrini s’est séparé de Fico après que le Smer, entaché de scandales, ait perdu les élections précédentes en 2020, mais leur éventuelle réunion augmenterait les chances de Fico de former un gouvernement.
Les autres partenaires potentiels de la coalition comprennent le Parti national slovaque ultranationaliste, un groupe clairement pro-russe, qui a obtenu 10 sièges et les Démocrates chrétiens conservateurs avec 12 sièges.
Un nouveau venu libéral et pro-occidental, le parti Progressive Slovakia, est arrivé en deuxième position avec 18% des voix, soit 32 sièges. Son leader, Michal Simecka, a déclaré qu’il aimerait essayer de former une coalition gouvernementale en cas d’échec de M. Fico.
Les détracteurs de M. Fico craignent que son retour au pouvoir ne conduise la Slovaquie à abandonner d’autres voies, en suivant le chemin de la Hongrie du Premier ministre Viktor Orbán et, dans une moindre mesure, celui de la Pologne du parti Droit et Justice.