FLORENCE, Italie – Amanda Knox est se défend à nouveau devant un tribunal italien dans une affaire de diffamation qui pourrait faire disparaître la dernière tache juridique contre elle, après sa disculpation il y a neuf ans dans l’affaire du meurtre de sa colocataire britannique en 2007, Meredith Kercher.
Malgré la condamnation pour meurtre d’un homme dont l’ADN et les empreintes de pas ont été retrouvés sur les lieux du crime, et malgré l’existence d’un Le verdict de 2015 de la Haute Cour innocente définitivement Knox et son petit ami de l’époque, Raffaele Sollecito, le doute sur son rôle persiste, en particulier en Italie et parmi les membres de la famille de Kercher.
Cela s’explique en partie par une affaire de diffamation dont Knox a fait l’objet pour avoir, à tort, imputé le meurtre au propriétaire d’un bar où elle travaillait.
Voici un aperçu des principaux détails de l’affaire :
QUI EST AMANDA KNOX ?
Mme Knox était une étudiante de 20 ans qui venait d’arriver dans la ville universitaire de Pérouse lorsque sa colocataire britannique, Mme Kercher, a été retrouvée morte dans sa chambre dans l’appartement qu’ils partageaient avec deux autres personnes le 2 novembre 2007. Ce meurtre a attiré l’attention du monde entier et les soupçons se sont portés sur Mme Knox et M. Sollecito, avec qui elle n’était liée que depuis une semaine environ. Knox et Sollecito ont été condamnés lors de leur premier procès, mais ont finalement été disculpés par la plus haute juridiction italienne en 2015.
QU’EST-CE QUE L’AFFAIRE DE DIFFAMATION ?
Knox a été accusée d’avoir calomnié le propriétaire d’un bar congolais qui l’employait à temps partiel, sur la base de deux déclarations dactylographiées par la police qu’elle a signées au cours d’une longue nuit d’interrogatoire, quelques jours après le meurtre. Elle s’est rétractée dans une note manuscrite de quatre pages l’après-midi suivant, mais la note montre sa confusion alors qu’elle tentait de réconcilier les déclarations signées avec ses propres souvenirs contradictoires. La condamnation pour diffamation et la peine de trois ans ont été maintenues jusqu’à ce que la Cour européenne des droits de l’homme statue que les droits de Knox avaient été violés lors de son interrogatoire sans avocat ni traducteur qualifié. Sur la base de cet arrêt, la plus haute juridiction italienne a annulé la condamnation en novembre dernier et jugé que les deux déclarations dactylographiées par la police étaient irrecevables. Elle a ordonné un nouveau procès.
COMMENT MME KNOX A-T-ELLE REFAIT SA VIE ?
Knox est retournée aux États-Unis après qu’une cour d’appel a annulé sa première condamnation en 2011, après quatre années passées derrière les barreaux. Alors qu’elle espérait reprendre sa vie d’étudiante, elle a été poursuivie par le public alors que ses procès se poursuivaient en Italie. Aujourd’hui âgée de 36 ans et mère de deux jeunes enfants, Mme Knox fait campagne pour la réforme de la justice pénale et contre les aveux forcés, en s’appuyant sur son expérience. Elle a un podcast et une nouvelle série limitée en cours de développement pour Hulu, dont Monica Lewinsky est l’un des producteurs exécutifs. Elle a également enregistré une série sur la résilience pour une application de méditation.
QUE S’EST-IL PASSÉ LORS DE L’AUDIENCE DE MERCREDI ?
Un panel de la cour d’appel composé de deux juges et de huit jurés civils a entendu les arguments de l’accusation et de l’avocat de l’homme accusé à tort – le propriétaire du bar – qui maintiennent leur position selon laquelle Knox a commis une calomnie. Les avocats de la défense ont insisté sur l’annulation de la condamnation pour meurtre et sur les techniques d’interrogatoire qui ont été vivement critiquées par la Cour européenne des droits de l’homme. Le procès se poursuivra le 5 juin, date à laquelle un verdict est attendu.